Aides à la rénovation : le Gouvernement wallon fixe le cap pour 2026

Cette fin d’année 2025 est marquée par les annonces du Gouvernement wallon, suite l’adoption d’une note d’orientation fixant les principes du futur régime de soutien global à la rénovation, applicable dès le 1er octobre 2026. Objectif : améliorer la performance du parc immobilier à travers des aides aux conditions d’octroi resserrées et un calendrier fixant des obligations de rénovation pour les (nouveaux) propriétaires. 

La note d’orientation fait reposer le soutien à la rénovation sur 3 piliers : un nouveau mécanisme de soutien financier, un calendrier clair d’obligations de rénovation et un système d’accompagnement.

Pilier 1 : un soutien financier repensé

Adieu le système de primes directes !

Les aides seront intégrées dans un système de prêts et leur octroi sera réservé aux projets entrainant une progression du label de performance énergétique (PEB).
Deux dispositifs structurent le nouveau mécanisme d’aide :

  • Le Rénoprêt : prêt dont le taux dépendra des revenus du ménage.
  • Le Rénopack : prêt à taux zéro, prévoyant une réduction du montant à rembourser sous la forme d’une prime.


L’audit énergétique restera obligatoire
pour accéder à ces aides.
Les travaux éligibles concerneront toujours l’amélioration énergétique et la salubrité, avec une incitation à utiliser des matériaux biosourcés.
Autre nouveauté : le montant de l’aide sera calculé sur l’investissement global, et non plus poste par poste.

Pilier 2 : un calendrier d'obligations de rénovation

A travers son Plan de Rénovation, le Gouvernement wallon fixe des seuils minimaux de performance énergétique (PEB) pour le secteur résidentiel, qui visent à éliminer les labels les plus faibles, F et G, d’ici 2035.
Le calendrier démarre à partir de 2028, avec les échéances suivantes pour les nouveaux propriétaires comme pour les propriétaires d’un bâtiment existant :

  • Pour les achats à partir de 2028 : obligation d’atteindre un certain label PEB dans les 5 ans suivant l’acte : label D dès 2028, C dès 2031, B dès 2036, A dès 2041.
  • Pour les bâtiments existants : respect progressif des niveaux PEB : F en 2031, E en 2036, D en 2041, C en 2046, B en 2050.


Le certificat PEB sera par ailleurs simplifié, avec une volonté d’harmonisation entre les régions.

Pilier 3 : un système d’accompagnement

Des guichets uniques offriront un appui technique sur mesure, adapté au profil des ménages et aux caractéristiques des bâtiments.

Réactions d’Embuild Wallonie : une réforme attendue !

La fédération wallonne du secteur de la construction salue l’introduction des obligations de rénovation. « Lorsqu’un ménage achète un logement, il doit savoir clairement que des travaux seront nécessaires. Cette réalité sera désormais intégrée dans le prix d’achat. Cela permet d’acheter un bien moins cher aujourd’hui et d’investir progressivement demain. », explique Hugues Kempeneers, Directeur d’Embuild Wallonie.

Si Embuild Wallonie salue donc le cap fixé, la fédération pointe également les zones d’ombres qui subsistent du côté de la mise en pratique, à neuf mois de l’entrée en vigueur de ce nouveau système (octobre 2026) : « Le choix est fait d’intégrer ce soutien dans des mécanismes de prêts. Très bien. Mais à neuf mois de l’échéance d’octobre 2026, les ménages comme les entreprises attendent toujours des réponses simples et concrètes : qui pourra bénéficier de ces prêts ? À quelles conditions ? Pour quels types de travaux ? Et pour quels montants ? », insiste Hugues Kempeneers. Il ajoute : « Ces prêts devront surtout être accessibles au plus grand nombre. Si l’accès est trop restrictif, la dynamique de rénovation s’essoufflera et les objectifs ne seront pas atteints. »

Bref, des réponses rapides et concrètes sont demandées pour garantir la réussite de cette réforme, sécuriser les projets de rénovation et atteindre les objectifs climatiques européens.

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